Axelle Red : Du temps pour nous et du temps pour eux.

Axelle Red : Du temps pour nous et du temps pour eux.

Axelle Red est une chanteuse très engagée qui défend de nombreuses causes. Elle sera sur la scène des Nuits du Sud le 29 juillet. Venez nombreux partager son empathie qui vient du plus profond de son être mais également ses belles balades mélodieuses.

La Rédaction : En 1993, vous sortez votre premier album « Sans plus attendre ». Mais, qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la musique ?

Axelle Red : Je crois que chaque être humain a un certain talent artistique en lui. Après soit il l’exploite soit non. Moi, déjà à l’âge de six ans, je voulais faire de la musique et ça n’a jamais changé. À dix-huit ans, j’ai fait une année de théâtre et de cinéma pour avoir une certaine complémentarité à la musique. Comme je voulais continuer à travailler dans la musique, j’ai fait quelque chose de plus sûr à côté : du droit. Pendant ma troisième année, mon premier quarante-cinq tours est sorti et a eu pas mal de retour. J’ai quand même voulu terminer mes études. En 1993, mon premier album est enfin sorti. Cette année-là, j’ai également eu mon diplôme et j’ai commencé à faire un stage en tant qu’avocate. À ce moment, j’ai dû choisir entre la musique et le droit : le choix était évident, je voulais faire de la musique !

La Rédaction : Vous êtes une femme très engagée, auprès de l’Unicef, d’Amnesty International, … la musique est-elle un moyen pour vous dénoncer ce qui ne va pas ?

Axelle Red :  Mais oui, c’est exactement ça ! Quand j’étais plus jeune, tout ça n’était pas très clair dans ma tête car j’étais passionnée par la musique et en même tant j’étudiais le droit (surtout le droit international). Je me demandais quel était le lien entre les deux et je me suis rendue compte que les deux sont très liés. Lors de mes nombreux voyages, j’ai compris que pour changer les choses, au delà des changements de mentalités, tout revenait au droit et aux lois. J’ai donc commencé à utiliser la musique pour défendre certaines causes. Mon engagement, à travers la musique, est allé tellement loin que beaucoup de personnes m’ont dit « quand est-ce que tu nous fais une chanson d’amour ?». Je percevais la musique uniquement comme un outil pour défendre des causes. C’était devenu un peu le monde à l’envers : d’abord la cause et après la musique.

La Rédaction : Pouvez-vous nous parler de votre dernier album « Sister and Empathy », écrit principalement en anglais ?

Axelle Red :  « Sister and Empathy » (sorti en début 2009) est un album très engagé. Il est à la fois un album proteste et blues. J’ai mis beaucoup de temps à le faire mais il m’a permis de gérer toutes mes émotions. À côté, j’ai commencé à écrire un livre pour répondre à toutes les questions que je me pose. Maintenant, je comprends mieux les choses car à un moment donné, je ne me permettais plus de faire de la musique pour faire de la musique. Il fallait qu’elle soit utile avant tout. Je me demandais si j’avais le droit d’être heureuse alors que les autres sont malheureux. L’empathie ou le fait d’avoir de la douleur pour le monde est une sorte de blues que l’on ressent pour les autres. C’est ce que j’ai ressenti à travers mes voyages. Les gens m’ont tellement apporté là-bas que j’ai toujours l’impression de ne pas pouvoir assez leur rendre. Même si je fais des choses pour eux, au final, on se sent impuissant ! Il n’y a pas de solutions car je ne peux pas sauver la planète toute seule mais je gère un peu mieux tous ces sentiments. J’ai compris que j’avais le droit d’être heureuse. Cet album est une recherche de sagesse. Il est en anglais car j’ai plus de facilité avec cette langue. Je trouve que l’anglais correspond mieux pour un album de protestation. J’arrive mieux à changer de point de vue : celui de la victime, du bourreau, un point de vue poétique, journalistique. Je le termine quand même avec deux chansons en français. En plus, cela faisait très longtemps que je voulais faire un disque en anglais car je suis « irlandophone » d’origine et que je chantais au tout début en anglais. Cet album est surtout pour moi. Je n’avais presque pas envie de le sortir car les personnes à qui il s’adresse (les bourreaux) ne l’entendront peut-être jamais. Il est engagé et direct mais c’est en même temps de la très belle musique, très roots.

La Rédaction : Le 29 juillet, vous serez sur la scène des Nuits du Sud, que réservez-vous à notre public ?

Axelle Red :  J’ai fait une longue tournée au début de l’année en Belgique avec quatre dates en France. Pendant les Nuits du Sud, nous allons refaire un peu pareil. D’ailleurs, je suis très contente de revenir en France. Il va y avoir de toutes nouvelles chansons, d’autres de « Sister and Empathy » et des anciennes. Les versions seront un peu différentes car nous serons quatre sur scène. Ce sera à la fois acoustique et très roots. Je suis à la guitare acoustique ou au piano. Il y aura aussi une guitare électrique, une contrebasse et une batterie. C’est une sorte de melting-pot, un chouette mélange ! Je suis très en phase avec le public français qui redécouvre ou découvre mes paroles.

La Rédaction : Avez-vous d’autres projets ?

Axelle Red :  Aujourd’hui, j’ai refait un nouvel album entièrement en français qui sortira début 2011 : il est déjà enregistré, il ne manque plus que les mixtes. Avec à lui, je parle encore de mes engagements mais je me permets aussi de parler d’amour. Même si dans chaque chanson, l’engagement est perceptible. C’est un équilibre qui se réinstalle petit à petit. Après les Nuits du Sud, je finis l’album et, à la fin de l’année, je rejouerais en France. Avant je faisais une plus grosse tournée puis plus rien pendant longtemps. Maintenant, je fais une plus petite tournée qui continue et qui continue encore. Ça me plait vraiment. Je combine tout ça avec ma famille. Je fais tout en même temps, les journées sont trop courtes comme je le dis dans « Temps pour nous » qui commence par « J’ai 24 heures dans une journée, j’ai essayé dans rajouter … ». Il me faudrait 48 heures par jour !

Axelle Red :
Time for us and time for them

Axelle Red is a very active singer who defends numerous causes. She will be on stage at the ‘Nuits du Sud’ on 29th July. Come along and empathise with her songs which come from the depths of the soul and are wonderfully melodic.

Propos recueillis par Laura Caprini

 
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