Hanne Brenken : entre peintures informelles et « paysages de rêve »

Hanne Brenken : entre peintures informelles et « paysages de rêve »

Née en Allemagne en 1923, elle expose pour la première fois en 1958. Cette peintre a connu de nombreuses expositions personnelles et collectives dans des musées réputés en Europe et aux Etats-Unis. Une rétrospective de ses œuvres est à découvrir en ce moment à la galerie Art du Nord à Vence.

La Rédaction : Comment êtes-vous venue à la peinture ? 
Hanne Brenken :  Je me suis mise à la peinture relativement tard. Lors de mes années d’internat, je n’ai pas eu de professeur d’art à cause de la Guerre. Puis, à 17 ans, j’étais mariée et j’ai rapidement eu des enfants. La peinture me plaisait déjà mais j’ignorais alors que j’avais du talent. Dans les années 50, le psychologue que je consultais, m’a encouragé à peindre pour me sentir mieux. J’étais un peu réticente, n’ayant jamais eu de leçon. Après cette discussion, j’ai commencé à peindre et ce, tous les jours.

La Rédaction : Du 23 mai au 27 juin 2009, une rétrospective de vos œuvres est exposée à la galerie Art du Nord à Vence, comment est-elle organisée ?
Hanne Brenken :  En juillet, je vais avoir 86 ans. Pendant longtemps je n’ai pas été exposée en Europe, alors que j’étais beaucoup demandée aux Etats-Unis. En 2007, j’ai rencontré par hasard Ann-Sofi Beck, la propriétaire de la galerie Art du Nord, qui a exposé mes tableaux récents. Mais, elle désirait aussi  des œuvres plus anciennes d’où l’idée de cette rétrospective. On peut y voir des tableaux de mes différentes époques. A mes débuts plus abstraits, j’ai peint des figures, un autoportrait ; de la peinture déjà un peu informelle. Dans les années 60, des formes répétitives ont commencé à apparaitre dans mes tableaux ; cela ressemble à des totems. Arrivée au Etats-Unis dans les années 70, j’ai commencé à expérimenter en peignant des paysages archétypes avec des plantes énormes, des arbres noirs et en 3 dimensions.

La Rédaction : Originaire d’Allemagne, pourquoi avoir choisi la Côte d’Azur comme récent lieu de résidence et en particulier Vence ?
Hanne Brenken :  En 1970, j’ai rencontré mon second mari, également peintre, Ricardo Wiesenberg. Nous avons vécu quelques années en Toscane (Italie) en pleine campagne. Nous étions très seuls là-bas. Mais, en 1978, un couple d’amis américains, nous a invités à New-York. Nous avons eu un véritable coup de cœur et avons emménagé dans l’East Hampton où beaucoup d’artistes habitaient. Ce fût merveilleux pour nous car  nous avons été accueillis chaleureusement et nous avons participé très rapidement à diverses expositions. Nous avons quittés les Etats-Unis en 2003 après avoir vécu à Washington DC et à Santa Barbara car l’atmosphère a changé envers les européens avec la guerre en Irak. Avec mon mari, nous avons restauré une maison à Vence que nous apprécions beaucoup. Et, nous sommes désormais plus près de notre fils parti des Etats-Unis, lui aussi, pour Villefranche et de notre fille résidant à Munich. 

La Rédaction : Pour peindre, de quoi vous inspirez-vous ? Faites-vous passer une symbolique particulière dans vos œuvres ?
Hanne Brenken :  Je ne peux pas expliquer ce qu’il se passe lorsque je peins ! Je le fais librement. Je laisse les images venir de l’intérieur, de mon imagination, comme un fleuve d’une grande puissance. Je peux aussi être influencée par le monde qui m’entoure. En Amérique, j’ai été inspirée par de grandes plantes que nous possédions pour les tableaux intitulés « The land of silence ». Dans certains tableaux, comme les différentes «  Palisades », je pense avoir dessiné ces clôtures pour montrer qu’avec de la volonté, on peut surmonter les difficultés et les barrières de la vie. Un autre exemple : à un moment,  je dessinais des arbres ronds à différentes saisons et l’ont m’a dit que cela ressemblait à des têtes d’homme vue de derrière (« Heads or tree »). J’ai trouvé cela amusant et j’ai donc peint des personnages de dos. J’ai essayé plusieurs fois de peindre de manière plus classique comme Ricardo mais, ce n’est pas moi ! Je n’ai pas de concept particulier, j’ai juste besoin d’être tranquille et de ressentir les choses. Je mets de la musique classique et des lignes apparaissent. Essayez !

Propos recueillis par Laura Caprini

www.hanne-brenken.com

 
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