Interview : Eva Michielin, une femme qui aide les femmes

La rédaction : Quelle est la philosophie de votre entreprise ? 
Eva Michielin :  La philosophie, c’est qu’en tant que femmes entrepreneuses, nous voulions aider d’autres femmes du Tiers Monde grâce aux 33% de nos bénéfices qui sont reversés à des projets caritatifs (par le biais du CHANGE 33) pour aider les femmes à monter leur propre petite entreprise. Je crois que c’est un concept charitable qui permet de les aider afin qu’elles puissent s’aider elles-mêmes. Ces femmes arrivent à augmenter durablement leur salaire de 1 à 8 dollars par jour. Ce qui est encore mieux, c’est qu’elles transmettent leur savoir-faire aux autres femmes. Elles peuvent donc perpétuer leur activité tout en apprenant aux autres. Pour récolter des fonds, nous vendons des produits (tableaux, cartes, carnets de note, colliers, sacs...) qui sont exclusivement créés pour nos clients. De plus nous essayons de démocratiser l’art car nous offrons des produits à des prix relativement abordables. De ce fait, l’art est plus accessible. 

La rédaction : Comment choisissez-vous les projets que vous allez soutenir ? 
Eva Michielin :  L’institut à Berlin, le « Genisis Institut » avec qui nous travaillons, va directement dans un pays, il choisit un  village et propose aux femmes de participer à « l’entrainement ». Ce dernier est fait sous forme de « paquet » : éducation (alphabétisation, base du calcule, business plan…) et micro-finance (l’Etat accorde à ces femmes des micro-crédits de pas plus de 50 dollars). C’est l’économie d’un petit pays qui commence alors à émerger et perdurer de façon durable. 

La rédaction : L’amitié était le thème imposé aux artistes pour les produits mis en vente, quels sont les prochains thèmes ? 
Eva Michielin :  Ce sont nos partenaires et nos clients qui vont nous aider à trouver les prochains thèmes. L’idée c’est de les faire participer, savoir à quoi ils pensent, ce qui les touche… Nous avons déjà eu quelques propositions et dans quelques mois, nous allons prendre une décision pour la nouvelle collection de septembre prochain. J’aime cette idée de participation, je ne vois pas  l’intérêt si c’est nous qui faisons tout. Les dernières oeuvres sont belles et sobres mais non extravagantes. Les matériaux sont très haut de gamme, créés à la main, par des manufactures européennes. Nous sommes très exigeants sur la qualité, nous ne voulons pas de produits « Made in China » cela serait contraire à nos valeurs !

La rédaction : Comment trouvez-vous les artistes ? 
Eva Michielin :  Je cherchais 12 artistes de tous les coins du monde : Canada, Japon, Brésil, Italie, Chine… Je cherche la beauté dans l’art, malgré que ce soit une notion très subjective. Je donne le thème à l’artiste et je lui dis « tu fais ce que tu veux ». Je prends ce qui vient, je leur laisse toute liberté ; je laisse parler leur créativité. J’ai entièrement confiance en eux. Chacun à une personnalité différente et une créativité débordante. 

La rédaction : Certaines oeuvres d’art sont exposées à Cagnes-sur-Mer, dans l’Institut Lessensiel, y a-t-il d’autres projets de ce type dans la région ? 
Eva Michielin : Oui, nous cherchons des coopérations, cela peut-être des restaurants, des spa, des magasins… Je suis très ouverte car je pense qu’il y a beaucoup de possibilités pour montrer nos oeuvres. Surtout, ce que j’aimerais dans un avenir proche, c’est  ouvrir des salons Lavie & Belle qui seraient un mix de restaurant, bar, galerie et magasin. Un endroit convivial, où l’on vient  prendre un verre entre amis… 

La rédaction : Peut-on espérer un salon dans la région ? 
Eva Michielin :  Oui ! J’ai grandi sur la Côte d’Azur et je trouve que le savoir vivre de la Côte d’Azur et l’Art est une très bonne combinaison. 

PROPOS RECUEILLIS PAR CÉCILE CESARINI ET LAURA CAPRINI