Interview : Yuri Buenaventura, un fidèle des Nuits du Sud

Le Pays Vençois : Comment définissez-vous votre univers musical. Quelles sont vos influences, vos inspirations ? 
Yuri Buenaventura :  Je le définis comme un univers musical « sans tempo » : le temps n’existe pas, ni le passé, ni le futur, tout est un seul univers. Ma musique est comme cela parce qu’elle vient d’Afrique, qu’elle est vivante et parce qu’elle dessine des couleurs nouvelles. Ce n’est pas une musique du futur, ni du présent, ni une nostalgie d’avant, c’est tout ces temps ensemble. Quelles sont mes influences ? C’est mon peuple et les sentiments de mon peuple. Je n’ai pas de repères, ni aucun leader musical. C’est plus le sentiment populaire qui me guide.

Le Pays Vençois :  C’est surtout la version de « Ne me quitte pas » de Jacques Brel qui vous a fait connaître du grand public en France. Pouvez-vous nous parler de cette aventure ?
Yuri Buenaventura :  Jacques Brel est incontestablement un grand auteur-compositeur reconnu par les francophones. Mais nous n’étions pas francophones là-bas. Il y a beaucoup de choses qui disparaissent de sa poésie évidemment. Ce que j’ai voulu faire avec cette chanson, ce qu’il m’a permis de faire avec son oeuvre, c’est communiquer un peu cette francophonie là-bas dans des rythmes de salsa. Mais en même temps cela a permis en Europe de faire un pont culturel entre la francophonie et la salsa. Cela va dans les deux sens ! J’ai obtenu mon premier disque d’or avec cet album (Herencia Africana), j’ai eu, en tout, trois disques d’or ! Et, c’est beaucoup pour la salsa et la musique latine en Europe.

Le Pays Vençois :  Vous serez avec nous le vendredi 17 juillet sur la scène des Nuits du Sud et ce n’est pas la première fois que nous avons le plaisir de vous écouter à Vence. Votre venue régulière est due à votre amitié avec Téo Saavedra (l’organisateur) ou à la qualité du lieu ou du festival lui-même ?
Yuri Buenaventura :  Au départ, évidemment c’est une garantie quand un latino-américain vous invite. On sait qu’il est dans le même étât d’esprit que nous. Je le côtoie sur le festival, c’est un gros travailleur et la manière dont il a construit le festival, la fête à Vence est fantastique : le cadre, la place, l’accoustique, l’accueil qui est d’ailleurs irréprochable, comme pour les plus grands festivals de musique du monde, de jazz. Ainsi que la technique, la lumière, l’équipe … et le public est fantastique ! Vence est une ville merveilleuse. De plus, j’aime beaucoup Vence parce que c’est la ville de Célestin Freinet et j’apprécie sa philosophie.

Le Pays Vençois :  Vous venez de sortir un album intitulé “Cita con la luz”, pouvez-vous nous en parler ?
Yuri Buenaventura :  “Cita con la luz” signifie “Rendez-vous avec la lumière” et j’espère qu’on aura un beau rendez-vous avec la lumière là-bas, à Vence, le 17 juillet …

Le Pays Vençois :  Les Vençois sont très heureux de vous accueillir une fois de plus, avez-vous un message à leur faire passer avant votre nouvelle rencontre ?
Yuri Buenaventura :  Oui, un message d’amour ! Et, j’attends impatiemment cet événement parce que ça me manque d’aller à Vence … ça me manque vraiment !

Le Pays Vençois : Votre passage aux Nuits du Sud fait-il partie d’une tournée ?
Yuri Buenaventura :  Oui, c’est dans le cadre de la tournée d’été que nous sommes en train de faire en ce moment.

Le Pays Vençois : Et après les Nuits du Sud, quels sont vos projets ?
Yuri Buenaventura :  On continue la tournée ! Je ne sais pas exactement où nous allons mais, nous sommes en tournée dans toute l’Europe jusqu’au mois de novembre.

Propos recueillis par Laura Caprini