Une véritable inception ?

Une véritable inception ?

Comme beaucoup j’avoue être ressorti perplexe du blockubuster tant attendu de  Christopher Nolan (le réalisateur talentueux de Memento, Insomnia ou The dark Knight), Inception.

Peut-être est-il tout d’abord utile d’expliquer en quoi consiste une inception ? Rien moins que de faire naître subtilement une idée dans l’esprit de quelqu’un par le biais d’un rêve ; autrement dit, de pénétrer les songes de quelqu’un et d’y faire germer une idée. Comment ? On me permettra de laisser l’aspect pratique dans l’ombre.

Leonardo Di Caprio, un homme dont on apprend peu à peu le passé trouble, est ici à la tête d’une petite équipe (un peu « Mission impossible » si l’on veut) dont c’est précisément le travail. On devine par là l’une des difficultés qui attend le spectateur.

Il est sans cesse obligé de se demander si, l’action qu’il voit est la réalité ou bien si elle se déroule au cœur d’un rêve. Le sujet est donc excitant, passionnant même puisqu’il prolonge en fait la question de l’interprétation des rêves chère à la psychanalyse tout en y ajoutant un soupçon de science neurologique…Cependant le film –une très grosse production de près de 2h20- joue davantage sur le côté film d’action que sur les ressorts brillants que laissait supposer le scénario. Et le spectateur se retrouve plongé une fois encore dans de longs tunnels de scènes de genre filmées sans originalité aucune, et qui peuvent lasser, d’autant qu’elles ont un fort goût de déjà vu (ici un soupçon de Matrix, là un autre de James Bond). De l’action donc omniprésente (une bonne moitié du film) mais qui n’intéresse peut-être moins du fait que le spectateur ignore si c’est « pour de vrai » ou pas.

Bref nous sommes hélas plus prêts de Matrix que de l’Armée des douze singes…

Ajoutons le jeu banal de Marion Cotillard, des dialogues particulièrement creux (allez le voir en VO vous aurez l’impression –furtive- d’être bilingue en anglais…) et l’on se dit que Christopher Nolan est peut-être un peu passé à côté de son film…D’autant que sur un sujet finalement pas si éloigné, Shutter Island (avec déjà Di Caprio) avait montré bien plus de rigueur dans la construction.

Autant dire que si demain vous vous réveillez avec la ferme envie de voir le film, l’inception n’aura pas été de mon fait.

Boris Fichou

 
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